Le Direct-To-Consumer 

Dans un premier temps, rappelons que Direct-To-Consumer est le terme anglais pour signifier la vente directe. Il s’agit d’évincer les intermĂ©diaires et de vendre directement aux clients. 

Le Direct-to-consumer existe depuis très longtemps. En effet, dès les annĂ©es 70 aux USA un groupe d’étudiants aurait commercialisĂ© et expĂ©diĂ© de la marijuana 🌿 par le biais d’un rĂ©seau Ă©lectronique. Il n’y avait donc dĂ©jĂ  pas d’intermĂ©diaire entre le producteur et le consommateur. De nos jours, de nombreuses marques traditionnelles rĂ©alisent Ă©galement du Direct-to-Consumer comme Apple, Nike ou encore Zara. 

Trois stratégies clés des pure-players du digital

  • La stratĂ©gie de prix : Elle concerne les ventes flash et dĂ©stockage comme Veepee.
  • La stratĂ©gie de sĂ©lection : C’est la commercialisation d’un assortiment adaptĂ©, en commercialisant ses propres produits aux cĂ´tĂ©s d’autres marques comme Asos.
  • La stratĂ©gie de l’expĂ©rience : Il s’agit de business models particuliers, comme les marques d’abonnement, par exemple Birchbox. 

Les DNVB ont ajouté une nouvelle verticale, la stratégie de produits exclusifs.

Il s’agit de la vente de ses propres articles, sous sa propre administration et de la construction de sa marque. “La différence est subtile, mais capitale : en offrant des produits qui ne sont pas disponibles ailleurs, les clients ne peuvent les acheter qu’auprès de la marque directement. De cette façon, elles contrôlent leur propre marge et n’ont pas à rivaliser avec d’autres sites qui la distribueront également.” (Viviane Lipskier, 2019, page 35 ).

Ce modèle très attrayant est toutefois complexe. Pourtant, la force la plus essentielle de ce modèle est d’être verticalement intĂ©grĂ©e. Le Direct-to-consumer implique de nombreuses obligations afin d’être complètement maĂ®trisĂ© par les marques. Beaucoup d’étapes sont nĂ©cessaires avant que le produit arrive au client. Toutes ces Ă©tapes passent gĂ©nĂ©ralement par de multiples intermĂ©diaires, et qui apportent des coĂ»ts Ă  chaque Ă©tape. Le processus de commercialisation devient alors plus coĂ»teux, ce qui engendre des produits plus chers. Par ailleurs, ces intermĂ©diaires sont complètement dissimulĂ©s aux consommateurs.  

Direct-to-consumer : illustration du modèle verticale

C’est donc là que les DNVB sont plus ingénieuses car elles prennent en charge toute la conception, le processus de fabrication, et de la distribution. Le modèle vertical leur permet de baisser les coûts de structure au maximum tout en ayant des produits d’une qualité plus élevée.

Par ailleurs, la structure des coĂ»ts n’est pas le seul bon point en prime. Cela a Ă©galement un impact positif sur l’expĂ©rience client. En effet, ce contrĂ´le absolu des opĂ©rations permet d’assurer au consommateur une meilleure expĂ©rience de marque. 

Toutefois, les DNVB n’ont pas recours Ă  l’intĂ©gration de toutes les fonctions en interne. Mais plutĂ´t comme l’explique Viviane Lipskier  “de construire un Ă©cosystème automatisĂ© au maximum, incluant toutes les parties prenantes. C’est pourquoi, elles mettent la technologie – big-data, business intelligence et automation – au cĹ“ur du système”. (Lipskier, 2019, page 88). 

De cette manière, il est possible d’entendre que toutes les DNVB ne sont pas entièrement verticales. Mais, il s’agit plutôt d’écosystème automatisé et maîtrisé avec des fournisseurs qui comprennent leur modèle, notamment leur logistique agile…

StratĂ©gies d’externalisation dans les DNVB : Vers une verticalitĂ© dĂ©portĂ©e

Pour certains domaines d’activitĂ©s une expertise très pointu en termes de production est requise. Et l’internalisation peut ĂŞtre compliquĂ©e. De ce fait, les DNVB font alors fabriquer leur produit. Pour y remĂ©dier, elles Ă©laborent une relation de quasi-exclusivitĂ© avec des spĂ©cialistes, afin d’éviter de s’improviser fabricant. Elles crĂ©ent donc Ă  travers cette relation, une “verticalitĂ© dĂ©portĂ©e” (Tortu, 2019). Ce qui veut dire que ce ne sont pas les salariĂ©s des DNVB qui vont fabriquer les produits, mais ce sont eux qui vont garantir la production. Il s’agit d’une verticalitĂ© par dĂ©lĂ©gation, et qui permet plus de flexibilitĂ©, sans y additionner des coĂ»ts d’industrialisation. Pour le moment en France, les DNVB ne sont pas assez grandes pour ĂŞtre verticales Ă  100%. En effet, cela demanderait l’acquisition de nouvelles compĂ©tences, ainsi que son insertion au fonctionnement dĂ©jĂ  existant. Par ailleurs, les coĂ»ts requis pourraient mĂŞme devenir un inconvĂ©nient. 

L’externalisation ne concerne pas uniquement la fabrication. En effet, la logistique et la distribution ne sont pas toujours entièrement internalisĂ©es. En France, les plateformes d’envoi comme UPS, Fedex ou encore Chronopost sont compliquĂ©es Ă  concurrencer. C’est un mĂ©tier qui demande malgrĂ© tout, de grandes responsabilitĂ©s. C’est surtout la fin du processus de vente, et la rencontre directe avec le consommateur. Et ça les DNVB l’ont bien intĂ©grĂ©, bien qu’elles sous-traitent souvent pour la logistique et l’envoi, elles sont très pointilleuses sur le contrĂ´le qualitĂ©.  

En outre le supply chain, l’internalisation concerne vraiment tout chez les DNVB comme le marketing, le service client, le management. Les employés de ces marques se connaissent réellement, la communication interne est donc meilleure ce qui leur permet de mieux travailler ensemble.

Ne pas avoir d’intermédiaire permet de ne pas remettre la qualité en question. Les DNVB se sentent réellement responsables de la qualité de leurs produits envers leurs consommateurs. Cette verticalité permet ainsi la garantie d’une meilleure qualité.

Distinction entre DNVB et entreprises traditionnelles dans le modèle Direct-to-consumer

Enfin, toutes les entreprises qui rĂ©alisent du Direct-to-consumer ne sont pas des DNVB. Cependant, toutes les DNVB sont basĂ©es sur ce modèle Direct-to-consumer. En effet, une entreprise traditionnelle peut tout Ă  fait commercialiser son propre produit directement sur une marketplace ou son site internet sans rĂ©aliser tout ce que mettent en place les DNVB autour. Notamment, le branding, la digitalisation des processus, ou encore l’expĂ©rience client… Comme SĂ©bastien Tortu l’explique si bien les DNVB “ont repris le concept de la vente directe, mais en le poussant Ă  l’extrĂŞme et en l’habillant d’une marque puissante et d’une approche fondamentalement digitale” (Tortu, 2019 page 28). Toutefois, cette maĂ®trise ne permet pas d’avoir un large catalogue de produits. Mais les DNVB prĂ©fèrent ĂŞtre sĂ»re de la qualitĂ© du produit vendu aux consommateurs, plutĂ´t qu’une quantitĂ© de produits dont ils seraient peu fiers. Toujours d’après SĂ©bastien Tortu “Ce contrĂ´le Ă  chaque Ă©tape de production permet une traçabilitĂ© unique, une expertise renforcĂ©e, une agilitĂ© forte et un très bon rapport qualitĂ© prix” (Tortu, 2019 page 28). 

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